Au diable le 5 à 7, la table ronde, la conférence. Essayons ensemble la nouvelle formule du Café des Z’Architectes ! Ces rendez-vous décontractés donnent, à dates régulières, l’occasion d’échanger, entre amis, collègues et citoyens, comme on le ferait au bistro du coin.
Le thème du Café des Z’A prend ici son point de départ dans la tour verte du plasticien Daniel Corbeil, créée pour la MAQ cet automne. Une nouvelle tendance s’affirme chez les architectes, en effet, d’un peu partout sur la planète. Des modélisations raffinées nous montrent des tours couvertes de verdure, abritant ici des serres, là des cascades,
parfois même des vaches et des cochons. Ces écosystèmes autosuffisants promettent de résoudre d’emblée les grands problèmes de notre époque. Avec une tour verte, on peut à la fois loger toute une population, sauver les campagnes de l’étalement, purifier l’air, produire de la nourriture, dessaler l’eau de mer, polliniser les plantes… Face aux défi s environnementaux, jusqu’où peut aller l’architecture? De telles tours peuvent-elles fonctionner? Et d’ailleurs… est-ce seulement souhaitable?
Gigantesques sont les moyens financiers, énergétiques et technologiques que de tels bâtiments supposent. Ne serions-nous pas, une fois de plus, en train d’essayer de tout résoudre par la voie des technologies, pour éviter de faire l’effort de changer nos mauvaises habitudes? Derrière leur écran végétal, ces tours sont d’ailleurs proches parentes d’une des typologies de bâtiment les moins durables : le gratte-ciel vitré… L’urgence de réduire notre empreinte environnementale ne fait plus de doute. Les initiatives de construction «durable» demeurent cependant isolées, et parfois contradictoires. La course aux certifications, LEED ou autres, est peut-être plus efficace sur le plan du «marketing» que de la performance écologique. Les serres sur les toits réduisent notre besoin en espace, mais ne sont pas exemptes de critiques. Et quant au retour des poules en ville, il est loin de faire l’unanimité. Les tours végétales seraient-elles, alors, l’unique solution qui reste? Ou bien, pourraient-elles être, au moins, l’utopie qui nous amènera à repenser globalement l’organisation de l’habitat humain, et à imaginer plus loin ? Venez explorer les futurs possibles des villes et partager vos rêves le plus fous en compagnie d’architectes, scientifiques et artistes. Après les présentations de cinq minutes des cafetiers invités, le débat modéré par Michel Durand permettra d’aborder la question sous différents angles.
Cafetiers invités
L’artiste Daniel Corbeil, les architectes Daniel Smith (Smith Vigeant), Mark Poddubiuk (École de design de l’UQAM), Owen Rose (Atelier TauTem) et Guy Favreau (Ædifica); l’urbaniste Lucie Careau (IBI-CHBA).
Avec Michel Durand, modérateur (auteur du Guide de la maison verte)
Crédits photos: @murielulmer