À la demande de la MAQ, six équipes expertes d’architectes paysagistes aidés de leurs artistes complices partent à la rescousse des bassins visuels autoroutiers du Québec. À chacun son 100 km à protéger, à embellir, à sauver ou à révéler !
Jamais plus vous ne regarderez du même oeil la 10, la 15, la 20, la 40, la 50 ! La Maison de l’architecture du Québec (MAQ) vous convie à une navigation de plaisance, à 100 km à l’heure. Embarquez dans l’exposition S.O.S. Paysages autoroutiers et en compagnie de nos six équipes exposantes, imaginez ce qui serait possible, si demain matin les professionnels de l’aménagement du paysage, flanqués d’artistes complices, obtenaient les pleins pouvoirs pour protéger, pour embellir ou révéler les territoires qu’on voit défiler sur nos autoroutes. N’attachez pas votre ceinture : planer est permis !
Soyons réalistes : rêvons. Car sur le terrain, il y a urgence d’agir, voire même de légiférer. Ici défigurés par l’étalement et les Dix30, là-bas laissés à l’abandon, sans rien pour lutter contre les dangers de l’endormissement ou de la poudrerie, ou simplement impénétrables et donc méconnus du voyageur, les abords autoroutiers de notre « belle » Province ont besoin de soins.
L’autoroute est un ouvrage d’art, et pas juste un ruban d’asphalte. Comme dans d’autres pays développés, il conviendrait d’impliquer les créateurs. Les architectes paysagistes, par exemple, seraient théoriquement les plus aptes à intervenir à cette échelle territoriale. C’est sur cette prémisse que la MAQ et son comité de commissaires ont concocté au fil des mois une exposition collective qui se veut autant une prise de conscience qu’un plaidoyer pour nos paysages qu’une bouffée d’air vers les possibles.
Six équipes expertes d’architectes paysagistes aidés de leurs artistes complices partent à la rescousse des bassins visuels autoroutiers du Québec. À chacun son 100 km à protéger, à embellir, à sauver ou à révéler !
Paysagistes parmi les plus aguerries de l’heure ont été conviées à choisir un 100 km d’autoroute sur le réseau québécois. Leur mission : mettre en scène, dans notre galerie, sur le sixième de l’espace, leurs pistes de solutions, en installation, vidéo, maquettes, textes et autres médiums. Christian Morisset, compositeur, crée une bande originale pour exalter les paysages du Bas Saint-Laurent en phase avec la conduite automobile tout numérique d’un proche futur, en compagnie de l’équipe de Patricia Lussier (Lemay). La poétesse Ronna Bloom a été mise à contribution pour aider PLANT, célèbre firme de Toronto (primée à répétition ces temps-ci, voir bios) à rendre leur identité aux montagnes montérégiennes. Philippe Lupien choisit plutôt la route du manifeste et parle de violence dans ses maquettes sculptures d’Unrest Area ou Aire de Propos, tandis que l’artiste Kyra Revenko choisit la douceur des anamorphoses pour accompagner Civiliti sur les traces de Terres inconnues à redécouvrir (loupes fournies). Les tronçons ont été sélectionnés en fonction des typologies paysagères particulières qu’ils traversent. Les paysages étudiés sont à l’échelle régionale, sur une largeur qui devait tenir compte de tout ce qu’on voit depuis l’automobile, donc le bassin visuel dans son entièreté, et pas seulement l’emprise de la route, priorisant les environnements à l’extérieur des centres urbains, dans l’esprit d’origine des autoroutes, développées pour les déplacements entre régions, d’une ville à l’autre.
En salle, une vidéo de Florian Brucker et le design signé Machine Design Appliqué, sous la direction d’Alain Laforest, et l’aide de l’équipe de la MAQ (Marie-France Daigneault Bouchard et Muriel Ulmer), contribuent à la mise en situation du visiteur.
Crédits photos : @murielulmer
Présentation des travaux de Lupien
Présentation des travaux de Civiliti
Présentation des travaux de Lemay
Présentation des travaux de Turquoise
Présentation des travaux de VLAN paysages
Présentation des travaux de Plant