NIPpaysage + Danièle Routaboule
Déambulez, en temps réel et en toute exclusivité, au coeur du projet phare d’aménagement du quartier industriel de Griffintown conçu par l’agence NIPPAYSAGE, lauréate du concours pancanadien de design urbain lancé par la Ville de Montréal en 2011 et visant le réaménagement de la promenade Smith située aux abords du canal Lachine. Une chance unique de découvrir, bien avant son inauguration, l’arrière-scène du projet mis en valeur par les montages photographiques de l’architecte paysagiste et artiste Danièle Routaboule évoquant sa vision du quartier avec ses multiples strates historiques superposées. L’exposition s’accompagnera du Café des Z’A 13, sur le thème soulevé du maillage possible entre traces du passé et création innovatrice pour l’avenir…
La prémisse conceptuelle de la proposition de NIP-PAYSAGE intitulée Granny Smith s’inspire de la friche ferroviaire et de la puissance du règne végétal qui se réapproprie les lieux abandonnés par l’activité humaine. L’exposition dévoile ainsi le futur des lieux tout en mettant particulièrement en évidence la dualité entre le passé, le présent et le futur, le réel et l’imaginaire, le tangible et l’intangible. Elle évoque les strates d’histoires qui se sont superposées dans ce paysage en pleine mutation. La restructuration du secteur d’intervention de Griffintown s’effectue actuellement avec un rythme effréné et dans un contexte de quasi tabula rasa. Disparition de l’ancien tissu urbain, changement radical d’échelle ne laissant plus d’ouvertures visuelles sur le Mont Royal, transformations des fonctions avec une très large part faite au résidentiel. Par voie de conséquence, il reste peu de traces d’un passé occulté par les différentes interventions qui se sont succédées sur ce territoire depuis les quarante dernières années et plus particulièrement depuis cinq ans.
Dans ce contexte, le projet résolument contemporain Granny Smith de NIPPAYSAGE présente l’intéressante particularité d’intégrer dans sa re-modélisation de l’espace, des artefacts éminemment représentatifs de l’ancienne identité des lieux. Il illustre à cet égard combien l’intégration de ces artéfacts architecturaux ajoute de sens et de profondeur aux créations et expressions paysagères contemporaines. Ces artefacts, particulièrement évoqués dans les oeuvres numériques de Danièle Routaboule, nous invitent à faire le point et à tirer des enseignements à partir de nos interventions sur le paysage urbain. La série d’oeuvres numériques Smith en friche de Danièle Routaboule, est le produit d’une interprétation artistique qui fut précédée d’une documentation visuelle effectuée sur le secteur depuis quatre années et qui intègre également des documents d’archives. L’exploration visuelle met en lumière trois vestiges architecturaux du riche passé industriel de Griffintown et l’interprétation artistique nous fait également pénétrer dans l’ambiance actuelle des lieux pour en faire ressortir le caractère, la mouvance et la métamorphose.
Marquant un temps d’arrêt entre passé, présent, futur, l’exposition nous convie à une réflexion sur ce qu’est un véritable quartier et lieu de vie et ce qui est important de dévoiler de ce passé pour le bénéfice des générations futures. Elle nous invite également à nous questionner sur les processus de travail et démarches intellectuelles susceptibles de nous éclairer à cet égard.
crédits photos : @alainlaforest @danièleroutaboule