Pour sa deuxième édition, le laboratoire de création Les Archi-Fictions de Montréal II : Frontières émouvantes explore les passerelles possibles entre architecture et fiction littéraire, sous la direction de Sophie Gironnay, avec 6 équipes formées chacune d’un architecte et d’un écrivain. Au terme de l’exercice, à l’exposition et publication, s’ajoute la mise en lecture des nouvelles par des comédiens, ajoutant aux deux autres disciplines l’art de l’interprétation.
Les Archi-Fictions (A+F) de Montréal est un événement qui explore les passerelles possibles entre la fiction littéraire et l’architecture. La formule de laboratoire appliqué, qui consiste à faire travailler par équipes de deux, et sur plusieurs mois, un romancier et un architecte, des créateurs forts et brillants mais de disciplines étrangères, a créé des rencontres clés, conduit à la création d’œuvres magnifiques, qui ne sont pas une fin en elles-mêmes, mais plutôt le début d’une grande aventure.
La frontière au sens territorial, géopolitique du terme, avant tout . Explorer la question de toutes ces frontières en déconstruction, en dissolution, en mouvement qui bousculent et secouent le monde, et les individus dans ce monde. Identités nationales, territoriales, culturelles, confrontations entre nomades et sédentaires, toutes ces notions qui n’ont plus de sens fixe, et pas de position fixe non plus, ou au contraire qui se calcifient, s’ossifient, se cimentent, mais dans tous les cas, qui génèrent tant de mouvements… émouvants. Et, oui, toutes ces questions-là impliquent fortement les architectes. En quels lieux physiques, aujourd’hui, se manifestent les frontières ou leur existence, ou leurs conséquences? À la frontière, certes, au poste-frontière, dans les zones franches, murailles et portails, aux tunnels creusés sous les fils barbelés, aux zones frontalières surveillées, aux postes militaires, dans les tranchées, dans les forteresses fortifiées … Mais aussi : au consulat, dans les ministères et bureaux de l’immigration, les écoles Berlitz et tous ces lieux de croisements, aéroports, boutique hors taxes, ponts, passerelles, paquebots, que sais-je! Dans tous ces lieux où les frontières, selon l’histoire qu’on nous raconte, se dissolvent ou se reconstruisent.
Et puis, si l’on inverse la question : en aménagement, aujourd’hui, la notion de «frontière» ou de limite est suprêmement importante, dans tous les esprits. Elle vit de grands chambardements ! Comment concevoir, comment dessiner la limite (poreuse, large, inconcevable) entre ville et banlieue, entre banlieue et campagne? Entre quartiers, riches et pauvres? Entre nations, entre camps adverses? Entre fonctions, aussi, tout bêtement…
Avec les écrivains et architectes
Éric Dupont (récipiendaire du Prix du Combat des livres 2008), Catherine Mavrikakis (récipiendaire du Grand Prix du livre de Montréal 2008), Larry Tremblay (finaliste au Prix Siminovitch 2008), François Barcelo (lauréat du prix littéraire du Gouverneur général) et Serge Lamothe (finaliste au Prix des libraires 2008). Chaque texte d’une vingtaine de pages est accompagné des reproductions inédites de croquis préparatoires et des photographies couleurs des installations architecturales conçues par les architectes Éric Gauthier (Monument National de l’humour, Espace GO), Anick LaBissonnière (scénographe d’une quarantaine de spectacles pour Brigitte Haentjens, Gilles Maheu et Michel Lemieux entre autres), Richard de la Riva Habitations Georges-Vanier, maison Minton Hill), Marc Pape (membre-fondateur du collectif de création Ékip), Michel Langevin (habitations Unity 1 et 2 et surtout la reconstruction du parc Point Pleasant Park à Halifax) et Jean-Pierre Chupin (membre de l’Institut de Recherche en Histoire de l’Architecture).
Programme
Lectures publiques : 23, 24 et 25 octobre 2008